Shuu-Chan's Asilum ~

Elle s'est levée un matin. Ou était-ce le soir ? Elle ne se souvient pas. Elle a allumé la lumière. Alors était-ce le soir ? Mais les matins d'hiver sont sombres. Alors était-ce l'hiver ? Elle ne se souvient pas. Emmitouflée, ou plutôt frigorifiée dans ses vêtements non repassés, pliés, retroussés, elle s'est extirpée de son oreiller. Alors ne dormait-elle pas ? Elle ne se souvient pas. Elle a marché. Avant qu'elle n'ait eu le temps de dire ouf, elle s'est retrouvée devant le lac. Et plouf.

Pé-pi-to. Beurre, beurre, beurre, à la noix'd'coco.
Plonger sous l'eau. Remonter à la surface.

Mais ça essouffle.

« Anabelle. La plus belle. Celle que j'ai connu au lycée ? Impossible. C'était la plus belle, parce qu'elle s'appelait Anabelle. Mais aussi parce qu'elle avait des cheveux soyeux qui coulaient le long de son dos comme une cascade d'or. Une vraie perle. De grands yeux tantôt étirés, étonnés. A croquer. Et la seconde d'après, ses yeux étaient rieurs. Ahhhh. Elle aurait pu me faire faire ou dire n'importe quoi. Je n'étais pas le seul d'ailleurs. La courbe de son corps était parfaite. Elle était parfaite. Elle était enviée.... et.... cinq ans plus tard... c'est toi, Anabelle ? »

Paralysé par tant de laideur.
Mais était-ce intérieur ou extérieur ?

Perdu. Et l'amnésie semble être le plus beau des refuges.
Les marques de la vie. Le Subterfuge.

« Qu'est-ce que tu crois qu'elle a ? Elle n'est pas pareille ce matin. Enfin. Je veux dire. Elle semble bizarre. Comme... »

Habitée.

« Oui. Mais tu vois... tu comprends... ? Elle n'avait pas les mêmes yeux hier. Elle était... moins belle. Aujourd'hui, elle est sublime. Mais quelque chose émane d'elle... Comme si elle était... »

Hantée.

« C'est exact. Enfin... c'est à peu près ça, plutôt. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une autre personne. C'est la même. Mais différente. Je ne parviens pas à trouver les termes. Hier elle était joyeuse et aujourd'hui, son visage est plus beau mais... »

Éteint.

« Encore une fois tu as raison. Je dois m'incliner. Comme fais-tu pour savoir tout cela ? »

La lumière s'allume.
La mère apparaît.

Mais à qui parles-tu ?

« Je veux juste savoir pourquoi. Savez-vous, Mademoiselle, que c'est très mal d'enfoncer un couteau dans le ventre d'un enfant ? D'y découper le ventre et d'y sortir ses boyaux, dans un jardin public. Là où des tas d'autres enfants peuvent voir la scène ? Je vous apprend quelque chose, peut-être ? Vous n'étiez pas au courant, à votre âge... ? ... Aucune tentative de fuite. Ni résistance face à la police. Pas la moindre trace dans votre casier. Ne serait-ce qu'une poussière. Élève modèle, brillante, polie et charmante. Serviable, dévouée. Aucune lien avec l'enfant en question. Complicité de meurtre impossible à prouver. Pas de drogue dans le sang, pas plus que de l'alcool, d'ailleurs. Le psychologue n'a pas réussi à vous arracher un seul mot. Il doit y avoir une faille quelque part... forcément... je vais la trouver. Soyez-en sûre. Et ne me regardez pas ainsi, ça me trouble. »

Il l'avait trouvée, l'erreur.
Mais il était juste trop aveugle pour la voir.
Comme tous les autres, d'ailleurs.

C'est possible d'être trop ?
Regarde-moi.
C'est toi le mal.
Je te tue. Tu me tues.
C'est comme ça que ça marche.

« Dans une autre vie, j'ai rêvé que j'étais une oie. Tandis que certains rêvent d'être un oiseau, un tigre ou je ne sais quel autre animal majestueux, talentueux et... je ne trouve pas d'autre rime. Bref. Tandis qu'eux rêvent de ces bêtes qui savent se défendre... moi... en attendant, je rêve qu'on me gave pour qu'on puisse se délecter de mon foie. Sans me demander mon avis. »

M*rde. J'ai encore vomi.
C'était moi le con, en fait.

Je suis repus.
Ou déçu.
Je ne sais plus.
C'était dans une autre vie.

Chaud, j'ai lu les 5 textes... sans image...

J'ai pas tous (ou rien ) saisie mais...
Bref je retiens cette phrase : "moi... en attendant, je rêve qu'on me gave"

J'ai tout lu

j'ai 3 commentaires :

1) C'est un quintuple post, tu le sais ça ?

2) J'aime bien le dernier

3) sa t'arrive d’écrire des truc pas glauques !? (avec des petites fleur des arcs-en-ciel etc...)

J'ai tout lu !

Toujours ce même style très particulier et unique, toujours aussi glauque. J'aime.
(Mais je rage aussi pour le quintuple post.)

Merci Sam et B0 pour les gentils commentaires !
Dans le même registre, puisque Sam l'a si gentiment demandé... des petites fleurs et... pas d'arc-en-ciel, malheureusement.

« C'est l'histoire de Lilas. Jolie jeune pousse dans son pré. Ses pétales avaient à peine commencés à s'étendre pour se colorer, qu'il était venu l'arracher. Vous savez ce qu'il a fait d'elle ? Il l'a bouffée, tel un boef reluisant de sueur. Il ne restait d'elle que la petite parcelle de terre déflorée. Mais, le con, il n'avait pas prévu le coup : une courte racine était restée. Elle a germée et repoussée, Lilas. Elle voudrait courir très vite. »

Trop tard. Tu t'es détruite.

Au contraire, très cher.
Je me suis reconstuite.
Juste pour l'anéantir.

« Un pas, deux pas, il était toujours là. Trois pas, quatre pas, il ne s'en allait pas. J'ai fait un ultime et dernier pas, plus grand cette fois. Je ne le voyais plus. Mais j'ai fait une crise cardiaque en me retournant pour continuer mon chemin. »

Les miroirs ne peuvent pas marcher.

À votre avis, Inspecteur, pourquoi est-elle
morte devant son miroir ?

« Il a ouvert sa galerie d'art il y a cinq mois, à peine. Jeune londonien prometteur. Mais tout de même, ses expositions sont un peu osées. Il ne manquerait plus que ces organes soient des vrais ! »

Empaillés, s'il vous plaît !
Un peu de tenue.

Je n'allais pas vous divulguer mon secret d'entrée de jeu !
Cela rendrait le crime moins drôle et, surtout, moins passionnel.

« Tous les matins, il vient lui rendre visite. Tous les midis, il lui donne à manger. Tous les soirs, il la borde et lui relit ses lignes préférées. Et le fou, assis sur sa chaise de paille, nous regardait d'un œil fixe vague et hanté*. Jusqu'à ce qu'elle s'endorme, c'est ce qu'il lui répète sans cesse. Elle est paisible quand elle ferme ses yeux pour s'enfuir dans le monde des rêves. Il n'y a que là qu'elle se repose un tant soit peu, finalement. Il sait pertinemment qu'elle ne reviendra plus à elle. Il sait qu'elle a changé et que c'est définitif. Il cherche désespérément quelqu'un qui n'existe plus, qui est mort, étouffé par sa propre personne... ses propres personnalités si je puis dire. La deuxième infirmière la regarde et lui demande : et l'autre jeune homme alors ? Qui est-ce ? Quel autre jeune homme, demande alors la première infirmière. Je ne sais pas, c'est elle qui m'en a parlé... il y aurait quelqu'un d'autre qui viendrait lui rendre visite. Beaucoup plus jeune qu'elle, d'après ce qu'elle m'a dit. Un frère, un cousin ou un ami ? Jennifer, lui répond-elle tout en la fixant droit dans les yeux, elle souffre de troubles dissociatifs de la personnalité associés à une schizophrénie aiguë. Alors ce jeune homme, il n'existe pas. C'est ce qu'elles se racontent, ces infirmières, derrière cette baie vitrée ?

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 - Il n'y a pas d'infirmières derrière cette baie vitrée, Lila. »

 

*Guy de Maupassant, La Chevelure, 1884

Si un jour je devais me présenter....

Shuu-Chan, sans prise de drogue, a écrit:

Un jour j'ai vu des vaches voler et des hirondelles courir sur le gravier. Une fois ma télé m'a aspirée et j'ai rencontré Mickey. En marchant dans la rue avec mes écouteurs sur les oreilles, elle s'est transformée en scène de spectacle et j'ai fait un show de dingue. J'ai déjà eu 7 fois, sur moi braqué, un vrai flingue. J'ai rencontré le Roi des démons, qui a voulu détruire ma vie et j'ai fait la connaissance du Dieu Bouddha tout puissant. Parfois la nuit, les fantômes de mon passé me rendent visite. J'ai même des conversations sérieuses avec eux! Le soir, quand je regarde les étoiles, elles se jouent de moi. Le plancher de ma chambre fait un drôle de bruit tous les soirs à minuit, comme si quelqu'un m'observait vingt-quatre-sur-vingt-quatre... Ca me fout les boules. Ma bibliothèque parle ! La vie est un jeu ridicule où nous ne grandissons jamais et où nous ne tirons pas profit de nos erreurs. Mes yeux voient ce que tu ne vois pas. Mes oreilles entendent ce que tu n'entends pas. Les shuupa shuups peuvent rigoler! Les manga sont fous. Les maisons me regardent bizarrement des fois. Les papillons peuvent faire une conversation beaucoup plus intéressante que les blondes (je suis blonde). Je ne suis pas blonde. Le ciel peut changer de couleurs à l'infini. Une fois j'ai même vu un ciel complètement transparent. La brume, le matin, ben en fait c'est juste des fumigènes lancés par les militaires. Les militaires, ils rigolent et ils sont pervers. Les hommes ne sont pas des humains et les femmes sont vouées à devenir des cyborgs. J'ai déjà vu une couleur que personne d'autre n'a vu. Vous saviez qu'en fait, les fourmis elles peuvent me tuer ? Et ne parlons même pas des araignées qui sont une organisation secrète avec pour seul but de m'éliminer. Et les moustiques sont les soldats du Roi des démons. Une fois on m'a cousus la bouche avec du fil de fer.... Les félins m'adorent parce que je fais partie de leur race. Même que je peux communiquer avec les chats et rigoler avec les panthères. J'ai le pouvoir de faire éclore les tournesols en une seconde et je suis capable de faire apparaître un lys blanc en un clin d'oeil; même que dans ma chambre, chaque jour, un bouquet de fleurs vient s'ajouter à ma collection tout seul. Et pouf ! Je pourrais parler sans jamais m'arrêter et rigoler jusqu'à en crever. Amanda Warren existe vraiment, c'est mon double et parfois sa personnalité prend le dessus sur moi. Le Dr Hansson est réellement mon psychiatre. Vous croyez qu'on peut aller en enfer si on dit trop de mensonges ? Oh, à propos de l'enfer ! Saviez-vous qu'il est sur Terre ? Je suis funambuliste dans une autre vie, et dans une autre époque, je suis le Dr Queen. Le sens du mot méphistophélique ne me définit pas du tout. J'ai l'impression que les fraises crient à l'aide juste avant de finir en bouillie dans ma bouche. La photocopieuse de mon bureau mange le papier et les agrafes font la guerre. L'imprimante boude et refuse d'imprimer les documents que je lui réclame. Le jardin entourant mon lieu de travail est en fait un papillorama et à chaque fois que je regarde par la fenêtre, des dizaines de papillons me font coucou (sauf l'hiver). En hiver il fait chaud et en été il fait froid. Le soleil tourne autour de la lune et la lune autour de Jupiter et la Terre autour de Mars. Mais Mars tourne autour de Saturne. Nous n'avons pas le temps de prendre le temps de perdre notre temps. Tous les gestes que je fais sont utiles. Je connais Karl Lagerfeld. Je dois vivre sans poumon, avec un coeur qui rate un battement sur deux, une paralysie passagère et une dyslexie paradoxale (j'avais juste envie d'écrire ces mots). Ah ouais les mots ! Parfois ils prennent possession de ma tête et disent ou écrivent des choses que je ne veux pas, ils me bâillonnent et me prennent en otage. Je ne suis jamais fautive et lorsque je le suis, j'ai raison de l'être. J'ai, évidemment, toujours raison et même quand j'ai tort, j'ai raison d'avoir tort. Mais moi personnellement je n'aime pas parler de moi, je suis très modeste et en aucun cas narcissique. Je suis toujours heureuse et je n'ai jamais aucun problème dans ma vie. Un film de ma vie à même été publié en 5 langues, tellement que Spielberg en trouvait le scénario intéressant. J'ai chopé un cancer de la langue en léchant un timbre et je suis morte 180 000 fois parce que je n'ai pas répondu aux chaînes e-mails qu'on m'a envoyé, mais à chaque fois je me suis réveillée de mes cendres tel un phoenix! Au alors je fais juste partie du côté obscure de la force. Lou Bega est mon meilleur ami et j'ai même joué dans son clip Mambo number 5. Je vais me marier avec Gad Elmaleh, nous sommes fiançés depuis un an. C'est moi l'auteur de l'auteur. Je suis la fille d'Henry Jayer, la soeur de Marilyne Monroe et la muse de (vice-versa, versa-vice) Versace.

je ne me présenterais pas.

j'ai pa lu.

je sais trololololololololololo